«Seul Jamel Mzabi apporte sa contribution financière»
«Nassif Baayaoui a été malchanceux»
«On nous met trop de bâtons dans les roues»
Le président du ST, Jalel Ben Aissa, est un dirigeant courtois qui opère dans la discrétion. Depuis qu’il a pris en main le ST en 2016, tout juste après le retour de l’équipe fanion en Ligue 1 après une saison passée en Ligue 2, il s’emploie quotidiennement, en parfaite harmonie avec les membres de son bureau, à accompagner avec doigté la marche du club bardolais. Sous sa coupe, les sections football, handball et basketball ne manquent de rien et les joueurs le lui rendent bien. Cependant, certains supporters n’hésitent pas, de temps à autre, à critiquer la gestion du club. Sur ce, Jalel Ben Aissa a bien voulu répondre à nos questions, se montrant disponible et loquace à souhait. Interview.
Comment jugez-vous la situation du ST ?
Tout d’abord, il s’agit de rappeler d’où l’on vient avant d’aborder le présent et le futur. Mon premier mandat a coïncidé avec la restructuration de notre football, passé de l’amateurisme au semi-professionnel. A cette période, en football, nous avons remporté deux coupes de la Ligue, une coupe de Tunisie et une coupe arabe (soit 25% des titres remportés par le club). En basketball, nous avons remporté deux coupes et un titre de champion. Et contrairement à ce qui se disait, je n’ai pas vidé le club de sa substance à la fin de mon mandat. J’ai laissé de l’argent dans les caisses du ST sans réclamer ma contribution qui s’élève à 1.750 millions de dinars. J’ai aussi assuré au club une rente annuelle de 400.000 dinars. En outre, je n’ai autorisé à aucun joueur du cru à quitter le ST, à l’exception de feu Lassaâd Ouertani que j’ai personnellement recruté. Ma conscience est tranquille. Je suis satisfait de ce que j’ai apporté au ST. Malgré l’absence de soutien et d’aide de la part des hommes d’affaires stadistes, excepté quelques-uns, le ST est en bonne santé.
Le ST change fréquemment de coach…
En football, on vous juge sur les résultats. Le cas contraire, le changement d’entraîneur s’impose. On a débuté la saison avec l’enfant du club Anis Boussaïdi qui avait terminé avec nous la saison écoulée. Nous avons donc opté pour la continuité. Toutefois, les résultats nous ont fait défaut à cause notamment d’une préparation perturbée par la crise sanitaire. Puis, Nassif Baayaoui a été malchanceux. L’équipe jouait bien, mais les résultats n’ont pas suivi. Alors, j’ai réagi en tant que premier responsable du club. En consultant mes collègues et mes conseillers techniques, je n’ai pas hésité à prendre la décision de changer l’entraîneur. L’actuel coach, à savoir Ghazi Ghraïri, est bien placé pour continuer avec l’équipe tout en réalisant les résultats escomptés.
Pourquoi recrutez-vous des expatriés?
Nous misons sur d’anciens internationaux, tels que Slimane Kchok, Maher Hannachi et Habassi. Les joueurs expatriés du ST sont plutôt jeunes.
Et les enfants du cru alors ?
Nous accordons un intérêt particulier au travail de base. Le ST est une équipe connue pour sa formation des jeunes. L’équipe fanion compte dans ses rangs six jeunes joueurs. Six autres ont été prêtés pour avoir du temps de jeu. Vous savez, dès notre intronisation en 2016, les jeunes natifs de 2005 ont pris du galon. Ils constituent l’avenir du ST. Par ailleurs, nous avons écarté en quatre ans pas moins de 350 jeunes jugés moyens. Et ce sont les parents de ces jeunes écartés qui ne cessent de critiquer nos choix. Il y a trop de bâtons dans les roues.
A quand le bond qualitatif du ST ?
Le ST est un grand club et son palmarès est éloquent. Le ST a produit et formé de grands joueurs et a été dirigé par de grands responsables. Toutefois, le club souffre du manque de moyens financiers. Personne, parmi les anciens dirigeants et hommes d’affaires de la région, ne met la main à la poche, à l’exception de Jamel Mzabi. Sachez que les salaires des joueurs, des techniciens, les primes, les coûts des médicaments, les frais de déplacements et de stages sont à la charge du président et de deux autres membres du comité directeur.
Il n’y a pas que le football au ST…
Evidemment. Notre équipe de handball (H) a accédé en division nationale. Notre équipe de basket (D) joue toujours les premiers rôles. Chaque discipline nécessite des dépenses énormes. Et il ne faut pas oublier le fonds de roulement de l’administration, l’entretien des locaux et du complexe, les frais financiers de fonctionnement. Ça chiffre ! Sur ce, malgré tous les handicaps, je demeure fidèle à mon club de cœur et d’esprit. J’ai passé une première période de cinq ans à la tête du club et je suis en train de l’encadrer pour la 6e année consécutive. J’aime le ST et je veux servir la jeunesse et le sport dans la région du Bardo.